Les déboulonneurs feront face à la justice pour la 3e fois le 12 mars prochain.
Je suis depuis quelques temps déjà les actions de ce collectif fort intriguant. D’abord quelque peu réservé vis à vis du mode d’action qui peut paraitre peu respectueux de la propriété privé, j’ai reconsidéré la question au fur et à mesure de ma réflexion.
Les panneaux publicitaires sont placés dans les villes par les mairies. Ils permettent à la commune de faire entrer un peu d’argent pour financer ses projets. Il serait « normal » de voir de la pub partout dans sa ville, nous y sommes habitué. La rue est un espace public qui appartient au citoyen, pourtant, il est envahit par la publicité, souvent agressives, des acteurs privés. Nous sommes dans une société constamment traversée par l’information et y sommes soumis en permanence. Nous digérons non stop une foultitude de messages sans que nous en ayons même la conscience. Dans la rue, les conversations, la télévision, la radio, internet… Faire le trie relève d’un effort surhumain. Les panneaux publicitaires sont des pollutions visuelles, à la manière des spams dans votre boite e-mail, ils sont la plus part du temps des informations non sollicitées. En plus d’être non sollicitées, elles sont agressive, de part leur dimension exagérée, que nous soyons proche ou non, la publicité s’impose à nous.
Ainsi, l’agression permanente justifie une réaction citoyenne sur-mesure permettant de remettre en question le système publicitaire. Par des actions de désobéissance citoyenne, les déboulonneurs alertent les citoyens et leur proposent de se ré-approprier l’espace public.
Afin de remédier concrètement à ce problème, les déboulonneurs proposent de réduire les dimensions des panneaux publicitaires afin que les citoyens aient besoin de s’approcher pour recevoir l’information. Cette mesure est d’ailleurs déjà mise en place depuis deux ans au Brésil et il semble que les brésiliens en soit très satisfait. Tout cela ne révèle pas de l’utopie. Il s’agit de bon sens et de remise en question d’un système ne faisant que favoriser l’industrie marchande.
Cela permettrait également une remise en cause profonde des pratiques publicitaires qui stagnent depuis des dizaines d’années. Le concept de vente y est central. La publicité invective, la publicité sollicite mais n’apporte rien. C’est toute une logique d’échange qu’il est nécessaire de repenser.
« Ce qui oblige à donner, c’est que donner oblige. »
Marcel MAUSS