Des syndicats 2.0 pour défendre les intérêts des contributeurs ?

Soudainement, il me revient à l’esprit un article écrit en 2006 par Karl Dubost sur son blog la-grange.net. Cet article est intitulé esclavage 2.0. En avance sur son temps, il dénonce l’exploitation des contributeurs organisée par les entreprises. Le terme esclavage est peut-être un peu fort mais on ne peut nier que les contributeurs permettent aux entreprises de générer de la valeur. Si google fait des profits c’est uniquement parce qu’on lui confie nos données à travers divers services « gratuits », si facebook attire autant l’attention c’est en raison des données personnelles stockées sur ses serveurs qui lui permettent de proposer son service de publicité ciblé. Si lepost.fr génère du trafic c’est grâce aux nombreux contributeurs qui écrivent chaque jour sur ce média. On pourrait donner des dizaines d’autres exemples…

La question que je me pose est la suivante: étant donné que les communautés de contributeurs produisent de la valeur et qu’elles sont souvent encadrées par des entreprises, n’est-il pas légitime que les contributeurs s’organisent pour défendre leurs intérêts commun ?

« Mais quels intérêts ??? » me demanderez-vous.

On a vu récemment une vague de contestation à l’encontre de facebook qui a gravement abusé de la confiance de ses contributeurs en attaquant sévèrement le droit au contrôle de leurs données personnelles. Si facebook rend un service aux internautes, il n’en reste pas moins que les internautes confient à facebook des données d’une très grande valeur en échange. Comme dans une relation de travail classique, il s’instaure un rapport de force entre des acteurs qui ont des intérêts divergents. Le patron souhaite que ses ouvriers travaillent le plus possible à moindre coût. Facebook ne souhaite-t-il pas que les internautes contribuent le plus possible à son contenu, et ainsi les garder captif sur son domaine,t out en augmentant constamment la pression de la publicité afin d’augmenter les profits ?

Qu’est-ce qui rassemble le travailleur et le contributeur ?

Le travailleur comme le contributeur produit. Il est actif et utilise ses talents pour répondre à des besoins plus ou moins important.

Qu’est-ce qui différencie le travailleur du contributeur ?

Le travailleur vends sa force de travail. Le contributeur partage ses productions.

Le travailleur va chercher à augmenter son salaire et ses conditions de travail. Le contributeur va chercher à imposer ses conditions de diffusions sur ses productions et pousser le service en ligne à améliorer ses fonctionnalités.

Dans quelle mesure un syndicalisme peut-il se justifier ?

Étant donné que les rapports de forces entre communautés de contributeurs et organisations se généralisent, n’y a-t-il pas une cause commune qui réunit les contributeurs ? Des groupements de sensibilités ayant vocation à défendre globalement le droit des contributeurs ne serait-il pas plus efficace ? Les contributeurs ne pourraient-ils pas avoir une action plus globale ? Les intérêts des contributeurs ne manquent pas: défense du droit aux contrôles des données produite et personnelles, revendication à l’ouverture du code source des logiciels développés et hébergées par les entreprises en direction des contributeurs…

Quelle organisation pour ces syndicats ?

Il est clair que cela ne peux pas prendre la forme de nos pauvres syndicats de travailleurs français, poubelle à carriéristes, centralisés et complétement sclérosés. La décentralisation doit être au cœur de ces organisations et l’horizontalité la règle. On pourrait penser à un système auto-géré qui recenserait les abus, revendiquerait des droits supplémentaires et engagerait des actions juridiques et politiques.

Beaucoup d’interrogations dans ce billet, mais surtout, j’ai essayé de vous décrire une idée qui m’est venu après la lecture de l’actualité de ces derniers mois sur l’évolution des médias sociaux et le rapport tendus avec les contributeurs.

Mise à jour le 30/12/2011

3 commentaires pour “Des syndicats 2.0 pour défendre les intérêts des contributeurs ?

  1. effectivement c’est quelque chose vers quoi on va tendre de plus en plus. Déjà des groupes comme le parti pirate sont nés et tentent de rassembler les internautes autour de ces thématiques.

    Je verrai d’un très bon oeil l’apparition d’un syndicat nouvelle génération portant sur les questions numériques

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