J’ai faim ! Pas vous ???

Oui, j’aime les pizzas. 

Excusez le misérable stratagème. Le sujet de ce billet est tout autre. Guillaumed s’interroge sur les causes profondes du blogging, sur la monnaie du blogueur, son péché mignon: j’ai nommé les commentaires.

Je crois qu’il faut commencer par là: Pourquoi bloggons-nous ?
Question faussement simple en apparence mais extrêmement complexe en vérité.

La première raison qui me viendrait pour justifier ce blog est mon envie de m’exprimer. J’aime écrire ce que je pense librement. Ceci est mon espace personnel. J’en dispose, je l’aménage à ma guise. J’aime ça. Mais ce n’est pas tout.

Ce qui me plaît le plus, c’est de partager mon avis, de le confronter, de provoquer des interactions avec des internautes. Si je voulais seulement parler, je l’écrirais dans un journal qui me serait entièrement réservé.

Non, en fait, mon premier objectif quand je suis sur internet est de me socialiser. Nous en venons donc à l’intérêt du blogueur: les commentaires.

La plus part des blogueurs écrivent en faisant don de leur plume. En échange, ils s’attendent à recevoir un don de la part de leurs lecteurs. Un commentaire = un euro social. Sur les skyblogs, on repère vite les crevards qui termine leur mini-billet, en langage de kikouloleur, avec le fameux « laché vo com’s ! ». Sur la blogosphère politique, on saisie exactement la même pression sur le lecteur mais elle se manifeste d’une manière « plus élégante » dirions-nous dans notre milieu. Un billet peut se terminer par une phrase interogative du style « Et vous, qu’en dites-vous ??? » ou bien un titre racolleur avec le mot sexe dedans ou encore un titre qui sort de l’ordinaire et qui interpelle le lecteur potentiel, comme par exemple « J’ai faim ! Pas vous ??? ». J’en conviens, tout ceci est assez immodeste.

Mais quand même, si nous écrivons, c’est pour faire réagir. Alors, pourquoi pas !

Nous en venons donc à Guillaumed, il cherche le débat avec ses lecteurs qui l’ont poussé dans ses derniers retranchements de blogueurs rusé. Voici ce qu’il leur écrit: « Il est temps de revenir aux francs ». Bien sur, les blogueurs ont immédiatement répliqué pour lui dire qu’il déconnait grave et que ce n’était pas raisonnable de penser cela.

Guillaume les avait pris dans son jeu. Il en profita pour en tirer l’observation suivante: les commentaires ne viennent qu’avec la polémique, le dissensus.
C’est tout ce qu’il y a de plus vrai, les blogueurs influents le sont devenus grâce aux polémiques. De Versac à Presse-citron, les fortunes en euros social se sont ainsi faites.

Alors, à quoi bon blogguer si pour avoir un large public il faut s’exprimer sur des lieux communs ou créer cyniquement la polémique (comme Luc en a fait l’expérience il y a peu) ?

Peut-être ne faut-il pas joué le capitaliste social guidé par sa soiffe d’euros sociaux et rechercher, plus simplement, la qualité des échanges avec nos lecteurs pour enrichir la réflexion commune. Bien sur, il n’est pas intéressant de discuter tout seul, le blogueur devra parfois savoir faire preuve de ruse, à l’exemple de Guillaume, afin que ses lecteurs se passionnent à échanger sur son blog ou par blog interposé 😉