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MoDem: Un mélange des genres explosifs ?

Nous sommes nombreux a avoir adhéré au MoDem non pas parce que nous adhérions à un corps d’idée mais pour un homme et des valeurs. Des valeurs d’humanismes, de pluralisme, de respect de l’environnement, de libertés individuels, de solidarité active… Nous pourrions résumer cela en une croyance très grande en l’homme et son sens des responsabilités. En sommes, notre philosophie repose sur l’individu, c’est notre point de jonction.

(Photo d’un stickers prise sur les murs de la FAC de l’UVSQ, batiment D’alember, 1er étage, merci Amandine)

A partir de ce point, il est possible de décliner tout un tas d’idéologies plus ou moins proche les unes des autres.

On pensera au personnalisme que philvert à citer en commenter le billet précédent.

Le personnalisme est un courant d’idées recherchant une troisième voie humaniste entre le capitalisme libéral et le marxisme. Il aura une influence importante sur les milieux intellectuels et politiques français des années 1930 aux années 1950.
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On peut s’intéresser également à l’humanisme qui est lié au personnalisme

L’humanisme est une vaste catégorie de philosophies portant sur l’éthique qui affirment la dignité et la valeur de tous les individus, fondée sur la capacité de déterminer le bien et le mal par le recours à des qualités humaines universelles-en particulier la rationalité.[1][2]
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Nous pouvons comprendre les raisons pour lesquelles F. Bayrou a fait appel aux gaullistes et quel est le point suceptible de nous lier.

Reste maintenant à déméler au sein du gaullisme cette philosophie patriotique de l’humanisme, héritier du christianisme (Charles de Gaulle participait avant guerre aux cercles démocrate chrétiens) mais aussi probablement de l’idéal de l’an II (Révolution française) puisque de Gaulle a dit en substance : « Il n’y qu’une seule querelle qui vaille : celle de l’Homme. » Probablement, l’humanisme gaulliste est-il à la fois :

  • Une finalité de la grandeur de la France, puisque le message que la France porte dans le monde est humaniste.
  • Une conséquence à travers la politique sociale qui a pourtant pour premier objectif de souder la nation.

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Et on peut même penser que nous ne sommes pas si loin d’une idéologie anarchiste qui se développe aujourd’hui par l’individualisme croissant et l’entrée dans l’ère du réseau.

L’anarchisme est un courant de philosophie politique développé depuis le XIXe siècle sur un ensemble de théories et pratiques anti-autoritaires[1]. Fondé sur la négation du principe d’autorité dans l’organisation sociale et le refus de toutes contraintes découlant des institutions basées sur ce principe[2], l’anarchisme a pour but de développer une société sans domination, où les individus coopèrent librement dans une dynamique d’autogestion[3].
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Je ne m’en étonne pas. Il y a dans le discours de François Bayrou une idée d’autogestion. Lorsqu’il a dit en novembre dernier au café démocrate de Quitterie Delmas « Démerdez vous » « Soyez des automoteurs », cela illustre parfaitement l’esprit. L’initiative individuelle est primordiale, le sens éthique permet de corriger ses travers. Et quand François Bayrou se fait le pourfendeur du système bipolaire, qu’il remet en question les partis dominant et qu’il clame haut et fort que le Mouvement Démocrate est libre et autonome, n’est-ce pas là une défiance de l’autorité ?

Je me souviens très bien d’une video d’Hervé Torchet (que je salut s’il me lis), assez récente, où il disait « Votez Modem, ne votez pas pour un parti politique ». Je crois qu’il sera assez difficile de le contre-dire après ces élections municipales. Les instances dirigeantes n’ont eu aucune autorité sur les adhérents (ou quand ils ont essayés, les décisions ont été annulés par les tribunaux)et tout s’est joué à l’échelle locale. Chaque adhérent pouvait disposer de l’étiquette MoDem comme il le voulait. Finalement, nous avons fait de la politique par les hommes et non par l’étiquette.

Ce qui caractérise les réseaux anarchistes est la prépondérance de la voix de l’individu sur le groupe. Si un individu n’est pas en accord avec le groupe, il rejette son autorité, il le défis ou le quitte. Je crois qu’il y a chez certaine personne une confusion des genre entre démocratie et anarchisme. La démocratie n’est pas un droit à jouir sans entrave de la liberté d’expression, l’anarchisme l’est. La démocratie c’est la possibilité qui est donné à chacun de décider collectivement. L’individualisme croissant et le nouvel espace d’expression public qu’est internet ne serait-il pas sur le point de muer notre démocratie représentative en une démocratie plus directe, plus anarchisante ? Ces voix des nôtres que certains méprisent en raison de leur incapacité à adopter une discipline collective, n’est-ce pas la naissance d’un courant anarcho-démocrate ?

Je crois que le bouillonnement idéologique du mouvement démocrate est très loin de nous avoir livré toutes ses surprises !

11 commentaires pour “MoDem: Un mélange des genres explosifs ?

  1. Vous allez faire peur aux électeurs 😉 François Bayrou a concentré sur lui le vote protestataire, mais un vote protestataire respectable. Protestation contre une façon de faire de la politique. Protestation contre les médias. etc.. Quand tu parles de gaullisme tu es certainement dans le vrai. Nous sommes nombreux à venir de là. Tous le monde a compris que Sarkozy n’incarnerait pas la France.
    Mais c’est tout sauf l’anarchie !
    Quant il dit j’ai besoin d’automoteurs, n’est ce pas surtout une façon de nous demander d’être forces d’initiatives ? Ou une façon d’avouer que les instances ne pourraient pas répondre à toutes nos sollicitations ? Au final cela a été l’anarchie, mais était ce vraiment voulu, j’ai un doute. Il y a eu une volonté de faire des investitures, des exclusions… tout aussi anarchiques conduisant vers une forme de chaos.
    Ce débat est intéressant et mérite une profonde réflexion.

  2. F. Bayrou a des influences auto-gestionnaire de jeunesse. Il faudrait étudier sa biographie, peut-être que certain en savent plus que moi, mais c’est ce que me disait Jacques-Lucien Serna la dernière fois.

    Quand Werner parle de désigner des personnes en utilisant le hasard, je dirais que ce n’est pas le hasard.

    Quand OAZ parle de l’auto-organisation des acteurs en des groupement libre, ce n’est pas sans raison.

    Quand la plus part de nous sommes méfiant envers le pouvoir, la hiérarchie, que nous voulons une organisation plus horizontale que verticale, ça s’explique.

    Quand on parle d’une organisation à 3 tête pour la Fédération Internet tiré tout de droit de fonctionnement anarchiste, que crois-tu ?

    Simplement, nous voulons un partage des pouvoirs plus important. Dans l’anarchie il y a cette volonté. Après, de là à dire que nous sommes complètement anarchiste, c’est totalement faux. Mais il y a des influences et nous aurions grand tord de l’ignorer.

    Il faut savoir qu’il y a beaucoup de formes d’anarchisme. Il y a les anarcho communiste (Libertaire, trouve sa liberté dans un état qui veille au soin de chacun), les anarcho capitaliste (libertarien, trouve sa liberté dans une société presque sans état). pourquoi ne pourrait-il pas exister d’anarcho-démocrate, des démocrates qui trouvent finalement leur liberté dans le pluralisme politique absolue et une politique économique équilibrée ?

  3. Ha Antonin ! Je visite ton ptit blog et qu’est-ce que je vois pas : que tu parles anarcho-démocratie ! Je vois le principe dans le fond, et je te rejoins. Mais le terme me semble un peu trop… un peu trop… un peu trop trop.
    Les plusieurs formes d’anarchisme dont tu parles revêtent en fait d’abus de langage. L’anarchocapitalisme par exemple est un bel oxymore.
    L’anarchie rejette l’état, le capitalisme, et toute forme d’autorité quelqu’elle soit, comme celle du peuple. Donc le terme arnacho-démocratie semble tomber lui aussi dans l’abus de langage.
    Je parlerais d’individualisme altruiste pour ma part. Enfin tout est une question de langage !
    Sur ce, salut antonin ! et à la proch’ !

  4. Hello Karim,

    Tu as peut-être raison. Disons que c’est un anarchisme modéré dans ce cas 😉

    Ca fait plaisir ta visite.

    A bientôt j’espère.

  5. Et bien je ne regrette pas d’avoir le détour.
    La démocratie libérale est par définition la loi du plus fort (le nombre, le plus riche, le plus savant, etc).
    Le rapprochement avec l’anarchisme est d’autant plus convainquant sur ce site que c’est autant une idéologie individualiste que le libéralisme.
    Démocratie, anarchisme et libéralisme ont un point commun: ils nient la société pour célébrer l’individu. Mais cet individu est idéalisé. Isolé dans les sphères éthérées du romantisme, l’individu est conçu de manière abstraite, mais de cette conception idéologique naissent les lois de la démocratie bourgeoise et des dogmes comme « la méritocratie » etc. Pas étonnant alors cette proximité avec le catholicisme, idéalisme par excellence. Et Bayrou tire là son originalité conjoncturelle: c’est un conservateur dans le sens où sa conception du monde est hiérarchisée, héritée du catholicisme, mais rousseauiste en quelque sorte. Il invoque l’amour de son prochain, le respect de chacun, allons tous courrir en nous tenant par la main!
    Allez vous êtes marrant.

  6. Merci pour ton mépris affiché mais plus encore pour ta réflexion sur le sujet.

    Je n’ai pas les ressources financière dont tu présumes et nombre de mes amis démocrate non plus. Ton analyse est donc mauvaise et ton préjugé démontre une incapacité à te mettre en phase avec le réel.

    La lutte des classes, ça s’est terminé avec le mur de Berlin, tu as dus louper un épisode.

    Bonne soirée.

  7. héhéhé
    faut pas s’emballer camarade 😉
    c’est vrai que j’abuse de l’ironie, pardon.
    revendiquer anarchie et démocratie ça reflète une confusion idéologique terrible. dans mon premier post je dis pourquoi c’est possible, voila maintenant en quoi à mon avis c’est fondamentalement impossible: la lutte des classes existe! et c’est pas les soviétiques qui le disent puisqu’ils sont morts, mais les anarpar exemple. Peut-être faut-il que tu es une discussion avec des anarchistes pour qu’ils t’expliquent que la lutte des classes n’est pas quelque chose qui se décrète, s’invoque, mais une réalité qu’il faut admettre.
    A l’opposé des démocrates, les anarchistes reconnaissent qu’ils y a des forces qui structurent les relations sociales et que la principale est la structuration des rapports de production: la division entre capital et travail. Le capital en tant que groupe social structuré impose sa domination par la possession des moyens de production et des outils idéologiques que sont l’Etat, certains partis politiques, les médias etc. Ca c’est la base, l’analyse commune a tous les mouvements révolutionnaires. Donc les anarchistes, si ils prônent effectivement l’autogestion, l’absence d’Etat etc ils le pronent comme les communistes, en tant que finalité. Car l’autogestion, la collectivisation, le communisme et l’anarchie ont comme point commun de vouloir renverser la domination de classe. La principale différence c’est la manière d’y parvenir. Par le socialisme comme le propose les communistes, ou sans transition comme les anarchistes. Mais les deux se rejoignent sur l’utilité de l’action collective.
    Bref on est bien loin de l’idéologie démocrate qui atomise la société en individu parfaitement conscient d’eux même.
    Et c’est là qu’à titre personnel je me sens en phase avec le réel: je suis convaincu que pour écrire un post comme ça il faut être sacrément perdu idéologiquement et que c’est tout à fait normal quand on est adhérent à des organisations qui le sont aussi. Aujourd’hui les libéraux ont emporté la bataille idéologique au point que la LCR n’est plus communiste, le PCF continue de se prendre des raclées et le PS dirige l’OMC et le FMI et lutte ouvriere s’allie avec le premier qui passe !!! Le modem dans tout ça est un amalgame ambiguë de notables locaux (voir montigny) et de gens certes plein de bonne volonté, mais qui ne se rendent pas compte de qui ils servent.

  8. Niluje, tu es plein de confusion également,
    Les communistes ne passe par le socialisme pour renverser le système des classes mais par cette fameuse révolution qui précède la dictature du prolétariat. Le socialisme n’est pas un communisme marxiste, le changement se fait à partir de l’état. C’est la sociale démocratie actuelle. Et encore le glissement sémantique s’opère encore, car cette sociale démocratie s’apparente au centre en tant qu’aile politique.
    Les termes sont en réalités archi galvaudés.
    Aussi, le communisme n’a jamais demandé l’abolition de l’état en tant qu’entité. Il prone au contraire un état et une bureaucratie ultra renforcée.
    Et pire bêtise assenée, encore, la démocratie est holiste et certainement pas individualiste, l’individu passe après le collectif.
    Quant à la lutte des classes, là , tu as raison, elle existe et elle a toujours existé, et elle existera toujours. Contrairement à ce que dit Antonin, elle s’est exarcébée depuis la chute du mur de Berlin.
    A suivre ?

  9. Sur la dictature du prolétariat, ce terme employé par Marx dans le Manifeste du Parti Communiste, désigne la période à l’issue de la révolution violente pendant laquelle le prolétariat qui s’empare de l’Etat va « éradiquer les derniers éléments de l’ordre bourgeois ». c’est une période de socialisme au sens classique pendant lequel l’appareil étatique (qui est un outil de domination comme le montre Marx) est renverser pour à la fois à jeter les bases d’une société nouvelle autant que renverser l’ordre ancien. « L’objectif du socialisme est le communisme » comme le dit Lénine.
    Evidement ces termes ont été galvaudés avec le temps. Le socialisme classique n’a rien avoir avec la sociale démocratie qui n’en est alors qu’un courant minoritaire.
    Bref, rien de tel que de se replonger dans ces auteurs classiques pour remettre la dialectique à sa place et vérifier que dans une perspective communiste l’état dépérit de lui même car pourquoi un outil de domination de classe dans une société sans classe?
    Enfin quand j’affirme, qu’en démocratie l’individu prime sur le collectif, c’est bien sur lorsque domine l’idéologie utilitariste libérale. Chaque citoyen est supposé agir en permanence selon un calcul coût/avantage totalement subjectif et qui nie les rapports de domination dans lesquels il se trouve.

  10. Merci pour tes précisions niluje, on se comprend mieux avec précision. Bref, quant à la démocratie, je dirais que dans le cas de nos démocratie représentative et sociale-démocrate, selon les bons mots à utiliser, cause de l’individualisme négatif latent qui mine les belles relations humaines est bine cette démocratie , donc on est d’accord, ah qu’est ce que c’est bien ! mais au final, l’individu se perd dans une entité qui le soumet complètement, ce n’est pas l’apanage de la démocratie certes, mais en parlant d’utilitarisme, relire Mill : la volonté du peuple n’est en fait que la volonté d’une majorité. De ce fait il est possible que « les gens du peuple » puissent « opprimer une partie des leurs ».

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