La rituelle propagande municipale visant à donner un « visage » à Guyancourt a reprise. Le traditionnel Guyancourt Magazine porte à connaissance des Guyancourtois-es le visage de la nouvelle personne qui est garante des orientations de la municipalité et personnalise le pouvoir.
Le « Allo madame le Maire » a pour nouveauté de masculiniser le féminin en refusant l’évolution des règles orthographiques proposée par les courants féministes, pourtant majoritaire dans la population jeune éduquée.
Cependant il est juste de respecter l’auto-détermination de chacun-e et donc d’utiliser « Madame le Maire de Guyancourt ».
A la tête de Guyancourt on aime bien tout ce qui est vieux et poussiéreux… Dans la communication comme dans la concertation… Pour le meilleur et parfois le pire. Car oui, il y a beaucoup de bon dans le vieux. Le vieux Guyancourt c’est de nombreux champs agricoles, une vie de village, de la convivialité… Le terroir quoi ! Pas la sodexo !
C’est bien connu en politique électorale, les gens votent pour le visage qu’ils connaissent. Pour l’équipe Municipale PS de Guyancourt c’est un acquis de plusieurs générations. Les deux derniers maires ont opté pour la stratégie de partir en cours de mandat et passer le relais au prochain maire qui augmente drastiquement ses chances de se faire réélire aux échéances suivantes… Quelle aubaine de pouvoir utiliser les capacités médiatiques de la collectivité public (que nous finançons) pour faire « prendre » la comm’ au sein de la population. De la communication gratuite pour une campagne pré-électorale permanente !
Alors que la municipalité n’a cessé de nous vendre François Deligné, quand ce dernier s’en va il faudrait que l’on se mette à imaginer la municipalité comme une équipe alors que la figure du maire décideur est omniprésente dans la ville… Finalement, c’est un pari risqué en terme de cohérence politique, c’est aussi une vision dépassée de la représentation d’un pouvoir ouvert et démocratique, peu partagée par la catégorie d’age jeune. Cette partie de la population s’est construite dans l’âge adulte par l’utilisation d’internet et d’une vision de l’horizontalité dans les échanges. En témoigne l’extrême vitalité du groupe « Tu sais que tu viens de Guyancourt quand… ».
Mais après tout, la comm’ c’est une chose et les actes c’est autre chose. Ce qui fera ou dé-fera la popularité de la maire, c’est avant tout les politiques concrètes et sa capacité à s’affirmer dans un contexte où les attentes des jeunes actifs sont de plus en plus forte. Des attentes multiples pour anticiper sur le moyen terme les catastrophes climatiques et sociales qui se profilent. C’est la seule façon de solidariser au territoire des acteurs qui vont construire la ville sur le long terme malgré le turn over incessant organisé par les sièges des multinationales et le marché du travail.
Madame Le Tarnec aura-t-elle le bon logiciel pour donner envie aux Guyancourtois-es de construire quelque chose ensemble ?
Il y a malgré tout une vraie rupture dans le profil professionnel du nouveau maire. D’abord ce n’est plus un professeur d’école qui dirige la ville, événement dommageable pour le caractère humaniste transmis par le métier et heureux peut-être pour abandonner le coté « donneur de leçon » un peu trop présent dans les deux anciennes figures Guyancourtoises.
Madame le maire étant technicienne agricole à l’INRA de métier signe peut-être le grand retour des maires Guyancourtois à la sensibilité agricole. Avec une teinte résolument moderne en s’adaptant au contexte climatique et social, cela marquerait réellement le mandat.
Le temps presse !