Ce blogue, je l’aime de plus en plus. Paradoxalement, j’y publie de moins en moins. Mais il est là, stable, toujours en ligne et accessible, comme une extension de moi. Il témoigne de ce que j’ai été et de ce que je deviens. Il est une fenêtre par laquelle je me sens libre de parler. Vraiment libre. Sans caricature, sans contrôle de mon expression. 568 billets de publiés depuis le 22/10/2007. En réalité, il devrait en compter 200 ou 300 de plus mais j’ai perdu du contenu suite à une migration qui s’est mal passée. Bon, ce n’est pas très grave, les quelques billets très intéressants que contient mon blogue arrivent un peu après.
- 25 mars 2010, j’en ai marre des partis politiques. Trop c’est trop. Dégouté de mon expérience au mouvement démocrate, je me dis qu’il y a quelque chose qui cloche là dedans.
- 22 avril 2010, Feu aux partis politiques mais je me lance quand même dans un think tank bancale écolo centriste. Plus important, je commence à soutenir le collectif des déboulonneurs.
- 10 juin 2010, je m’intéresse aux alternatives à facebook et aux projets libres qui se lancent à droite et à gauche. Deux semaines avant, je me dis que quand même faudrait un syndicat électronique pour défendre ces pauvres contributeurs qui se font arnaquer.
- 8 septembre 2010, je commence à tiquer grave sur la pub et je fais le lien avec ma culture d’activiste du net: Les hackers antipub, de adblock au réseau de transport
- 26 janvier 2011, ça y est, je suis inspiré pour mon acte de désobéissance civile, et je l’ai réalisé le même mois. Et puis j’ai récidivé en juin.
- 21 mai 2011, là je publie beaucoup, beaucoup, beaucoup moins sur mon blogue. La faute à qui, à quoi ? Je ne sais pas vraiment, mais je suppose que ma culture militante a un peu changé. Je suis d’avantage sur le terrain, moins planqué derrière mon écran. Les réunions d’organisations me prennent beaucoup de temps et tout se passe en off, pas beaucoup de place pour une expression personnelle et public; et puis je n’en ressent pas plus le besoin que ça. Au MoDem y avait pas de démocratie interne donc fallait trouver d’autres moyens de s’exprimer, dans les mouvements anti-publicitaire, tout est beaucoup plus ouvert à l’intérieur et plus fermé vers l’extérieur. Serait-ce une équation sans solution ? Cela pourrait faire l’objet d’un billet… Je suis indigné à la bastille, c’est l’occasion de dépoussiérer mon blogue. Une bonne série de billets à retrouver dans « réappropriation de l’espace public ».
- 1 octobre 2011 / octobre 2012, je suis de toutes les actions anti-publicitaire et je continue à l’être jusqu’à mon procès en octobre 2012. Durant la même période, mon engagement à Internet Sans Frontières bat son plein. Sarkocensure, E-Syndicat… Mais peu de publications, je publie sur le site d’Internet Sans Frontières où j’utilise mon temps autrement. Et puis, il est vrai que je me sers un peu plus des médias de masses.
Et aujourd’hui… Après toutes ces actions ininterrompues, c’est le moment de prendre du recul et de m’interroger sur ce que je suis. L’organisation et l’action collective c’est passionnant, on apprend beaucoup, et c’est aussi très dépersonnalisant, on s’imprègne beaucoup des personnes qui la font vivre ou qui l’ont fait vivre. Sortir de cette période d’incubation politisante extrêmement enrichissante pour faire le point, mieux digérer, et produire quelque chose d’original, de créatif, de personnel, un peu plus éloigné de la forge idéologique et normative néanmoins indispensable à la production d’une culture de résistance.
Cesser de prêcher les éveillés pour les transformer en révoltés, commencer à réveiller les endormies pour les transformer en éveillés, cela pourrait ressembler à une voie pouvant être empruntée. Et l’éducation populaire en est peut-être l’outil.