Je discute autour d’une table A de 5 participants et soudainement je produis une idée. Un participant trouve l’idée séduisante, il me fait échos et la développe en associant une autre idée.

Dès lors, je ne peux plus moralement revendiquer cette idée pour mon compte. Elle est le fruit de deux réflexions.

Un second participant reprend l’idée commune et la nuance, il la modifie. Il créé une nouvelle idée commune. Nous décidons alors tous les 2 de la laisser « libre », c’est à dire, nous choisissons de laisser aux autres participants le droit d’en user, de la modifier, de la diffuser et de l’améliorer à condition d’en citer la paternité.

Il y a un troisième participant qui émet une toute autre idée, il est très satisfait de son idée. Il est persuadé qu’il pourra en tirer profit s’il en restreint l’accès, alors il pose un copyright dessus. Il se dit qu’il est dans son droit et qu’après tout, c’est son idée, elle lui appartient. Il déclare: « Maintenant, si vous voulez utiliser mon idée, vous devrez payer. Si vous voulez la modifier, vous pourrez le faire mais je ne vous y encourage pas, seulement après l’avoir acheter et  dans un cadre personnel. Même si vous achetez mon idée, vous n’avez en aucun cas le droit de la diffuser sans me demander mon autorisation ».

Les participants 4 et 5, qui trouvaient pourtant l’idée du participant 3 intéressante se tournent vers l’idée commune en raison des conditions d’accessibilité plus aisée et l’enrichissent à leur tour.

Au final, il sera sortie deux idées à cette table. L’idée commune est riche intellectuellement car elle a été nourrie par l’intelligence collective.  De plus, par le biais des participants 1,2,4,5 l’idée va se diffuser facilement, l’autre étant moins riche et  avec moins de relais, elle va se diffuser plus difficilement mais, probablement, elle rapportera un peu d’argent à son propriétaire.

Si le propriétaire de l’idée a un capital économique de départ assez important, il pourra tout de même employé un personnel qui l’aidera à la développer et il en récoltera tous les fruits.

Au contraire, dans le cas de l’idée libre, les acteurs qui viendront co-créer ne coûteront pas un centime mais en échange ils auront la liberté d’en disposer.