Une fois de plus, Nicolas Sarkozy a montré son incapacité à porter le costume de président de la République. Une fois encore, une video circulant à toute vitesse sur le web (plus de 500 000 consultations en deux heures) a montré la face cachée de l’homme qui nous dirige.
Nous avons à nouveau la chance d’assister à l’incroyable et immonde spectacle du mépris. Après « Devedjan critique courtoisement Anne Comparini », « Françoise De Panafieux déclare sa flamme à Bertrand Delanoë » et « Sarkozy acclamé par les pêcheurs du guivinec », nous avons « Sarkozy serre des mains au salon de l’agriculture ».
Un style directe, en rupture avec ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy n’est décidément pas comme les présidents que nous avons connus.
Allons plus loin que ce simple fait dont l’intérêt ne réside pas réellement dans son contenu ou la manière dont les adversaires politiques l’utiliseront. L’insulte, le mépris des hommes (publics) pour le petit peuple ou les adversaires politiques est-il un phénomène nouveau ?
Pour moi, ce n’est pas l’air du temps qui a durcit le langage des hommes publics. Aujourd’hui, on peut voir dans l’actualité ce qu’on ne pouvait pas voir il y a 5 ans. Avec l’arrivée « des médias des masses », la diffusion des images ne passe plus par une élite. Chaque information diffusée par un citoyen est immédiatement reprise par un autre citoyen. En quelques minutes, les sources de d’informations peuvent être démultipliées. C’est pourquoi tout contrôle du pouvoir visant à étouffer une information est voué à l’échec. (Exemple encore aujourd’hui ici et ici) Et surtout, c’est pourquoi nous pouvons aujourd’hui voir ce qu’on ne pouvait imaginer hier.
Après, je n’irais pas dire que François Mittérand et Jacques Chirac poussaient des jurons à tout bout de champ. Cependant, il ne serait pas étonnant que des propos équivalents aient été capturés par des caméras, et qu’au bout du compte, ils n’aient été diffusé pour des raisons d’éthiques ou bien politique.
La multiplication de ce genre de video producteur de buzz et de vide intellectuel fait le bonheur de l’anti-parlementarisme ambiant.
Cet événement est-il l’annoncxe d’une transparence absolue de l’homme public ? C’est possible…
La transition va être dure et certains utopistes qui nourrissent l’espoir d’une démocratie directe ont de beaux jours devant eux.
Désolé Antonin, mais puisque tu ouvres ce débat là, nous ne pouvons croire nous, que De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand ou Chirac, une fois investis de la fonction présidentielle se soient jamais laissés aller à un langage aussi ordurier que le président actuel.
Eux avait été EDUQUES dans le RESPECT des CODES, des INSTITUTIONS et avaient fait leurs premiers pas en politique dans un autre univers que celui de l’omni-candidat actuel, avec le soucis permanent d’apprendre et non la frénésie permanente d’éliminer les autres.
Quel autre Chef d’Etat actuellement se comporte comme lui en parvenu?
Même Poutine, Même Berlusconi (qui sont tous deux connus pour avoir en privé leur grossièreté) sont rudes mais savent que leurs paroles en public engagent leur Pays tout entier.
Lui s’en fout, il pietine les convenances, comme il pietinne les avis du Conseil Constitutionnel.
D’ailleurs, en allant dans ton sens, si des enregistrements de propos de ce type avaient été faits, les rushs ont sans aucun doute été conservés et rien n’empêcherait aujourd’hui les possesseurs de balancer sur la toile un Giscard disant » Tire toi enculé », un Mitterrand lançant un « J’vais t’niquer profond ». Non c’est juste impossible!
D’ailleurs des deux autres principaux candidats à l’élection de l’an dernier, en voit-on un seul se livrant à tel étalage de médiocrité langagière? non! Même sans la fonction, ils savent se tenir!
Ce n’est pas la modernité du style, ni le progrès des media populaires qui ont engendré la dérive de la fonction présidentielle. C’est celui qui l’occupe actuellement et lui seul!
Chirac, Pompidou, et même Mitterrand pouvaient EN PRIVE être grivois, De Gaulle, cavalier (de nombreuses anecdotes existent) mais jamais vulgaires surtout lorsqu’ils étaient en public parce qu’ils savaient que la fonction était plus importante qu’eux mêmes!
Mais après tout cette conscience de la fonction qu’ils occupaient, n’est-ce pas précisément ce qui manque à l’organisateur de la parenthèse actuelle?…
NB : Bravo encore pour ton boulot avec la WBM! Nous ne te le disons que trop rarement!
Et si cela n’avait pas été le cas ? Si eux aussi étaient vulgaires parfois ? Aurais-tu pu le savoir ?
Je ne crois pas.
Dire si réellement tel ou tel président était vulgaire, ce n’est pas le sujet que j’ai voulu traiter 🙂
Mais merci pour ta réflexion !
Cela n’est pas pour rien que Nicolas Sarkozy milite pour les leçons de morale :
http://emeyza.over-blog.com/article…
Le président prone la rupture mais quelle rupture? celle de tutoyer les gens de leur dire « viens ici toi qu’on s’explique »(cf : visite de sarkozy chez les marins-pecheurs).
Monsieur Sarkozy emploie un vocabulaire vulgaire , peut etre ne se rend-il pas compte qu’il représente la France à travers son langage mais les faits sont là.
De plus il nous parle de « racaille » mais qui parle comme un « jeune » c’est le président lui-meme alors pour moi il est la première « racaille » de France.