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« Le capitalisme touche à sa fin »

C’est ce qu’affirme Immanuel Wallerstein, chercheur au département de sociologie de l’université de Yale, ex-président de l’Association internationale de sociologie dans une interview sur le monde.fr.

La situation devient chaotique, incontrôlable pour les forces qui la dominaient jusqu’alors, et l’on voit émerger une lutte, non plus entre les tenants et les adversaires du système, mais entre tous les acteurs pour déterminer ce qui va le remplacer. Je réserve l’usage du mot « crise » à ce type de période. Eh bien, nous sommes en crise. Le capitalisme touche à sa fin.

Le capitalisme est omnivore, il capte le profit là où il est le plus important à un moment donné ; il ne se contente pas de petits profits marginaux ; au contraire, il les maximise en constituant des monopoles – il a encore essayé de le faire dernièrement dans les biotechnologies et les technologies de l’information. Mais je pense que les possibilités d’accumulation réelle du système ont atteint leurs limites. Le capitalisme, depuis sa naissance dans la seconde moitié du XVIe siècle, se nourrit du différentiel de richesse entre un centre, où convergent les profits, et des périphéries (pas forcément géographiques) de plus en plus appauvries.

La courte période néolibérale qui est en train de s’achever n’a inversé que provisoirement la tendance : à la fin des années 1990, ces coûts étaient certes moins élevés qu’en 1970, mais ils étaient bien plus importants qu’en 1945. En fait, la dernière période d’accumulation réelle – les « trente glorieuses » – n’a été possible que parce que les Etats keynésiens ont mis leurs forces au service du capital. Mais, là encore, la limite a été atteinte !

Cela dit, la crise la plus récente similaire à celle d’aujourd’hui est l’effondrement du système féodal en Europe, entre les milieux du XVe et du XVIe siècle, et son remplacement par le système capitaliste.

Je partage son avis sur la question. Tous les systèmes tombent un jour et le capitalisme ne fera pas exception. En tant que mouvement politique, il est nécessaire de trouver des alternatives à proposer aux français et à l’Europe. Le mouvement démocrate a la chance paradoxale d’être un parti sans dogme et sans idéologie forte. Il doit s’ouvrir aux aspirations de la sociétés et participer à la création d’un nouveau système qui correspond à ces valeurs.

Entre autre, je remarque que l’avis des sociologues est de plus en plus demandés, au détriment des économistes. La discipline qui faisait le monde sur simple parole serait-elle en voix d’être destituée ?

En ces périodes de crise, je vous recommande la lecture de Fernand Braudel historien et sociologue, et plus particulièrement son ouvrage intitulé La dynamique du capitalisme.

12 commentaires pour “« Le capitalisme touche à sa fin »

  1. Salut Antonin

    Est-que la distinction entre économiste et sociologue est vraiment légitime ? Tous les grands économistes n’étaient pas que ça. Car l’économie étudie uniquement l’allocation des ressources pour une finalité donnée. Pour établir cette finalité il convient d’être philosophes, sociologues, logiciens ou encore historien, pour exemple.

    En même temps, quelqu’un qui voudrait aller au delà des constats, tomberait dans les bras de l’économie.

    Si je peux me permettre, je te mets un lien sur mon analyse d’économiste non conventionnel :http://skeptikos.hautetfort.com/arc

  2. Analyse très intéressante. Je note en particulier qu' »il existe aujourd’hui un laps de temps pendant lequel nous avons chacun la possibilité d’influencer l’avenir par notre action individuelle ».

  3. C’est intéressant de constater qu’il ait fallu un cataclysme économique pour se rendre compte que le capitalisme et le libéralisme ou néo-libéralisme ne sont pas la solution pour faire tourner le monde. Ce constat a déjà été fait par bon nombre d’états alors qu’il y a encore 2 ans, les néo-libéraux pavoisaient et le FMI imposait sa vision du monde aux plus pauvres.
    considérer que le mouvement démocrate peut être une solution, ça reste à démontrer et encore qu’à la condition de se débarasser de ses vieux démons qui considèrent que les libertés ne sont pas dissociables.

  4. Merci Claudio, je vais lire ça.

    @KPM
    Eh oui. On ne peut construire un nouvel ordre qu’après une période de chaos. Il faut vite proposer un modèle.

  5. Quel modèle?

    je ne vois pas meilleur système que le capitalisme, qui malgrè tous ses défauts , n’a fait qu’apporter richesses et croissances en Europe.

  6. Malgré les dégâts environnementaux qui vont peut être nous coûter une planète, malgré les inégalités croissante de ces 30 dernières années, malgré son état de stagnation, malgré son aptitude à geler l’innovation en favorisant le brevetage à tout crains, malgré son 600e anniversaire qui peut laisser penser que les réalités ont changé, c’est vrai que c’est un bon système.

    Je pense que l’incertitude qu’est en train de provoquer le déclin du modèle ne sera pas agréable mais il est indispensable de passer par là pour arriver à autre chose. Je pense qu’au fur et à mesure un nouveau modèle naîtra de lui même. En attendant, la bourse continuera probablement de tourner au ralentis.

  7. J’aime assez ta phrase sur « la discipline qui faisait le monde ».
    Outre le style indéniable de la tournure, c’est très bien vu sur le fond.
    Il y a depuis quelques années chez nos gouvernants une inversion dangereuse de la pensée qui les conduit à considérer l’économie comme une fin alors qu’elle ne doit et ne peut être qu’un moyen de progrès.
    Il ya effectivement une recherche urgente à mener en termes de modèle de société.

  8. Effectivement, il y a cet aspect: l’économie seule science capable d’apporter le progrès.

    Il faut regarder aussi depuis 10 ans la manière dont les économistes dispensent leur discipline à la télé…. De plus en plus érigée comme une science dure, elle fait l’objet d’une quasi-religion.

    Cette dérive est dus à mon avis au tarissement de la diversité d’approche de la discipline depuis ce fameux consensus de Washington en 1983. Nous n’avons cessé notre recherche du progrès à travers le modèle capitaliste.
    Seulement, pour continuer cette progression, générer de la « croissance », il était nécessaire de nourrir d’avantage le capitale. Nous avons donc mis les états à contributions: le néo-libéralisme.
    Les baisses d’impôts, les subventions vers les entreprises…etc Mais cela ne suffit plus aujourd’hui !
    Pourtant, la machine à innovation est loin d’être en panne. Nous n’avons jamais fais tant de progrès scientifique que depuis ces 5 dernières années. Alors que faire ? Peut-être n’y a-t-il plus de perspective de « croissance » avec le système actuel ? Peut-être que nos indicateurs de croissances ne correspondent plus à notre époque ?

    Ricardo comme Marx avait prédit cet état de stagnation du capitalisme. D’après moi, ça fait quelques années que les pays occidentaux sont en plein dedans…

  9. Tout ce qui se passe actuellement ne sont que les signes du temps de la fin. Nous atteignons la pente finale. toutes les solutions qu’on va proposer vont donner des résultats éphemères, rien ne marchera. L’occultisme a longtemps dominé le monde, mais c’est la réaction de Dieu qui va se faire voir. On a commencé par la crise alimentaire pour finir par la crise spirituelle en passant par la crise pétrolière, financière et autre.
    C’est terminé le temps des diables. D’ici Avril 2012 on aura un nouvel ordre mondial avec Simon Kimbangu

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