Dans les rues, à la télé, dans la presse, sur internet, sur les vêtements, dans les films, les jeux vidéos… La publicité est dans l’air que nous respirons, partout dans le monde, dans tous les pays. Le mouvement de contestation de la publicité n’est pas une exception Française; de nombreux mouvements se sont construits au cours de ces 20-30 dernières années partout dans le monde, avec leurs spécificités, dans le but d’organiser une résistance à ce système prédateur au service d’une poignée de décideurs économiques et politiques.
La publicité actuelle est prédatrice parce qu’elle est créée par des humains pour se nourrir d’autres humains. Pour cela, elle articule trois types de prédations qui ne sont communément pas soupçonnées mais qui ont pourtant une influence sur nos comportements aussi surement que un et un font deux.
La première prédation est son harcèlement par l’image. La publicité est imposée à la vue des personnes, par son omniprésence et sa taille, elle est faites pour cerner la personne et ne lui laisser aucune échappatoire. La personne est libre de ne pas la regarder mais elle est obligée de la voir, ce qui entraine son cerveau reptilien à stocker des données. Un trop plein de sollicitation peut entrainer ce que les scientifiques appellent « une surcharge cognitive ». Plus notre attention est sollicitée, plus nous devons utiliser de ressources cognitives pour trier l’utiles du superflu. Pendant ce temps, cette disponibilité d’esprit n’est pas utilisée au service de la compréhension et de l’analyse des messages reçus, ce qui nous y rend d’autant plus vulnérable car notre capacité réflexive est sapée. Les publicitaires appellent cela « le temps de cerveau disponible ».
La seconde prédation est son intrusion dans la vie privée des personnes. La publicité se nourrit de plus en plus de données personnelles afin de mettre en place le ciblage comportemental. C’est à dire, l’exploitation de la vie personnelle dans le choix du message et sa personnalisation. Le ciblage comportemental donne le pouvoir à la publicité d’exploiter des ressorts affectifs et moraux dans un but manipulatoire. Ces données sont récoltées sur internet, dans la rue, par le biais de votre téléphone portable ou lorsque vous utilisez votre carte de crédit, ou par tout autre objet technologique que vous croiseriez ou actionneriez et qui serait muni d’une fonction de collecte de données. Ces masses de données (big data) ne sont pas seulement utile à la sphère marchande, elles sont parfois rachetées par des organismes publics (comme la NSA) ou alors des accords d’accès sont conclus entre les états et certaines entreprises dans le cadre de politiques sécuritaires.
La troisième prédation est la volonté nouvelle des publicitaires de créer des sectes de consommateurs. Les multinationales construisent à travers la publicité une histoire faussement authentique pour des produits industriels qui n’ont que la froideur des usines automatisées comme authenticité de fabrication. Cette démarche n’est pas nouvelle, la publicité cherche à vendre depuis bien longtemps un idéal de vie à travers les produits. Aujourd’hui les publicitaires conçoivent le consommateur comme le vecteur de cette propagande, « ambassadeurs de la marque » dans leur jargon. Le consommateur va produire des contenus vantant la marque qu’il va partager sur les réseaux sociaux avec ses amis. Par ces contributions, le consommateur va chercher à gagner des bons de réductions ou des cadeaux et surtout la reconnaissance de la communauté.
Ces trois prédations sont mises en œuvre de façon globale. Sur tous les continents, dans tous les pays, nous avons des espaces publics privatisés par la publicité, nous partageons le même internet et faisons face aux mêmes lobbies publicitaires qui changent la loi pour étendre leurs affaires. Une seule réponse est possible: l’union de toutes et tous à travers le monde contre ce système de manipulation et de gaspillage !
Participez ! Agissons !
http://mondialisons.antipub.org
Un commentaire pour “La nuisance de la publicité: une réalité mondialement partagée”