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L’UNEF à coté de la plaque

Voici une réponse que j’ai rédigé à l’intention de militants de l’UNEF qui voudront bien me lire, mais également à ceux qui souhaitent lire le point de vue d’un étudiant qui souhaite agir autrement sur la réalité de la vie estudiantine.

Je viens de lire le tracte de l’UNEF et je ne serais pas à l’assemblée générale demain.

Pourquoi ?

D’abord parce que c’est une assemblée de mobilisation au service d’un clan politisé et non dans l’intérêt de tous les étudiants. Tout est déjà décidé pour le 20, aussi bien les revendications que le type d’action.

Tant que l’Unef ne s’ouvrira pas à tous les étudiants et construira ses plate-formes de propositions dans son coin avec ses dogmes sans s’ouvrir aux autres étudiants, elle ne représentera jamais qu’une petite sensibilité politique d’une petite partie des étudiants.

Deuxième raison, je ne soutien pas la convergence des luttes sociale. Les intérêts des étudiants sont différents de ceux des retraités, de la problématique du pouvoir d’achat ou de la privation de la poste. A force de vouloir mener une révolution sociale à chaque début de mouvement, l’Unef perd toute crédibilité auprès des étudiants inféodés à la gauche.

Pour ma part, je soutien la réforme des IUFM. C’est une réforme tout à fait progressite (chose rare au sein de ce gouvernement). Les professeurs pour mieux enseigner leurs matières ont besoin d’approfondir leurs études. Enseigner n’est pas une mince tâche et un parcours à BAC +5 peut aider à mieux le faire. Trop d’enseignants mal formés dans le secondaire !

De plus, je ne pense pas que la solution à tous les problèmes soient de mettre les jeunes « en sécurité sociale » ou plutôt sous perfusion sociale comme l’état vient de le faire pour les banques. Il ne faut rien attendre de l’état, quand le gouvernement promet quelque chose, nous le fêtons comme une victoire alors que souvent ce n’est que duperie et stratégie politique. Il faut arrêter de faire des problèmes économiques la question centrale du problème étudiant. Nous en conviendrons, les prêts étudiants et les jobs étudiants ne sont pas des solutions satisfaisantes. Il me semble plus judicieux de dépenser nos énergies en participant à l’auto-organisation solidaire de la communauté étudiante.

En bref, je ne participerais pas aux débats organisés par l’UNEF tant qu’il n’y aura pas de signes d’ouvertures.

8 commentaires pour “L’UNEF à coté de la plaque

  1. +1

    l’UNEFc’est la star-académie du PS…. il n’y a qu’avoir le nombre d’ancien de l’UNEF qui sont au PS… ça va de Drey à Julliard

  2. Au moins en établissements privés nous n’avons pas ce genre de soucis. Que dire sur le fond du sujet ? Pas grand chose si ce n’est que tu sembles proche de la raison. De toute facon ils n’ont pas vraiment envi de s’ouvrir et de débattre, toutes révoltes étudiantes sont portées par le secret espoir de pouvoir dormir tranquille le lendemain ou de repousser des révisions de partiels.

    Le reste c’est du vent.

  3. Mon cher Antonin, je viens de lire ton billet et j’avoue qu’il m’a fait bondir!!

    Il est faut de dire que les assemblées générales appelées par l’UNEF ont pour but d’organiser une mobilisation au service d’un « clan politisé » et non au service des étudiants. Tout d’abord parce que l’UNEF prend un risque quand elle lance un mouvement face à un gouvernement aussi dur qui n’a qu’une seule hâte: voir l’UNEF échouer et qui mettra donc tout en œuvre pour briser la mobilisation et l’UNEF (principal outil de mobilisation étudiante). Pour mémoire, durant le CPE, l’UNEF a fait le choix de boycotter les éléctions au CROUS afin de se consacrer uniquement au mouvement social et risquant ainsi de perdre de nombreux élus. Le seul but du syndicat et de défendre les intérêts matériels et moraux des étudiants!!

    De plus l’UNEF est loin d’être un clan, ou groupuscule, ses idées sont largement majoritaires dans le milieu étudiant en attestent ses résultats à toutes les élections (CNOUS,CROUS,CNESER).
    Par ailleurs, être syndicaliste, c’est faire de la politique. Pas au sens d’un engagement partisan mais au sens propre du terme. L’UNEF ayant pour rôle de défendre les intérêts des étudiants, a une vision des objectifs à atteindre pour cela (démocratisation de l’enseignement supérieur, mise en sécurité sociale,…) et se dote des outils nécessaires pour les atteindre (rapport de force par la mobilisation et négociation). Il n’est donc pas étonnant qu’en assemblée générale, l’UNEF propose des revendications qui sont, ou non, approuvées par l’assemblée générale. Au contraire c’est son rôle!
    Quand à l’ouverture, si l’UNEF est souvent à l’initiative des mouvements étudiants elle a pour volonté d’être rejoint par un maximum d’ étudiants qui doivent ensuite s’emparer du mouvement, même si l’outil syndical reste le meilleur moyen de s’organiser.

    Pour ce qui est de la convergence des luttes sociales je ne suis pas d’accord avec toi. Bien qu’il ne faille pas brandir le mot d’ordre « grève générale internationale » à tout va, on ne peut pas nier que les étudiants, les salariés et les retraités ont des intérêts convergents: par exemple, la défense des retraites par répartition concerne les retraités d’aujourd’hui mais aussi les salariés et les étudiants, retraités de demain. Je pourrais aussi l’ expliquer sous l’angle des intérêts de classes mais je ne suis pas sûre que tu y sois sensible…

    Pour ce qui est de la création d’un statut social de l’étudiant, la question n’est pas de mettre les étudiants sous perfusion de l’ Etat mais de créer un système de solidarité permettant aux étudiants de se consacrer pleinement à leurs études et d’en finir avec le chantage précarité des petits boulots-dépendance familiale leur permettant ainsi de faire leur choix de vie et d’études en toute indépendance et de rompre ainsi avec la reproduction sociale.
    Et pour finir, en ce qui concerne la réforme des IUFM: oui il en faut une mais pas celle proposée par le gouvernement par ce qu’elle est élaborée dans une logique comptable de baisse des moyens, parce qu’elle ne renforce pas la pédagogie et parce qu’elle n’est pas associée à une reconnaissance du niveau d’études et à une hausse significative des salaires d’enseignants.

    a+

  4. Globalement d’accord avec toi, sauf sur la réforme des IUFM qui est loin d’être satisfaisante (même si c’est déjà mieux que le statu quo, c’est vrai).

  5. C’était déjà comme ça à mon époque avec l’UNEF-ID et l’UNEF-SE, un pro-PS et l’autre pro-PCF. C’est deux partis ont instrumentalisé les revendications étudiantes à des fins purement politiciennes. Et dire qu’au départ, l’UNEF rassemblait l’ensemble des associations étudiantes. Que dire de la Fidl ? SOS racisme ?
    Si tu veux participer à la vie étudiante, va faire un tour du côté de la FAGE ou d’une de ces associations membres. C’est fou tous les étudiants que j’ai croisé à l’époque dans les asso membres de la FAGE et que je retrouve aujourd’hui avec grand plaisir au MoDem.

  6. Je suis en train de réfléchir à quel type d’organisation j’opposerais l’UNEF. Bientôt un billet à ce sujet.

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