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L’hiver du parti des démocrates français

Claque magistrale que sont les européennes 2009 pour François Bayrou et nous autres les démocrates.

Depuis hier les premières « analyses » des causes de la raclée démocrate sont abondantes sur la toile et dans les médias traditionnels. Souvent elles n’ont pas beaucoup de sens et sont le fruit de réactions plus que de raisonnement à froid. Dans ce bordel général, certains en ont très vite tiré les conclusions sur les plateaux télés, les émissions de radios, les blogs ou les réseaux sociaux.

On a souvent lus « C’est la faute à home », « c’est la faute à l’emportement de Bayrou face à Dany », « c’est la faute au pouvoir personnel de Bayrou », » c’est la faute aux ambitions présidentielles 2012″, « c’est la faute au système médiatique », « c’est la faute à… », on pourrait continuer longtemps comme ça. Malheureusement désigner des boucs émissaires n’a jamais résolue aucun questionnement de fond.

J’en vois déjà au sein du parti courir mécaniquement vers de nouveaux leaders, les mêmes militants qui ont adhéré à la démarche de Bayrou par dépit envers la classe politique française. Ils se préparent dès aujourd’hui à de nouvelles déceptions, toujours plus vive. J’ai mal pour eux.

Les mêmes crient a tutête qu’ils vont démocratiser le parti, le rendre plus collégiale pour faire une place à la nouvelle héroïne qui peut tout, comme les innombrables précédents. M’est avis qu’ils se trompent de combat. Bien qu’ayant beaucoup d’estime pour les principes défendues, la cible choisie est trop chronophage et pas assez ambitieuse. Tenter de « prendre » un petit parti avec même plus 40 000 adhérents accompagné par un leadership fondateur solidement ancré, c’est complètement déraisonnable.

exprimeo écrit fort justement dans son 4e enseignement de la campagne :

« Les partis politiques ne sont plus le socle idéologique d’une démarche mais ils sont de facto les clubs de supporters de leaders politiques »

« Adhérer à un parti politique c’est devenir membre du club de fan de ce parti politique »

« Les partis politiques sont devenues les structures juridiques et de logistiques des combats de leurs leaders »

Et quand il n’y a pas d’idole à la tête d’un parti, celui-ci est en crise. (cf le PS)

Voilà ce à quoi les partis ont aboutis. Ils sont fermés, inadaptés à l’environnement actuel et ne rencontre plus l’aspiration populaire.

S’il y a bien une leçon que l’on doit tirer de ce scrutin, c’est l’archaïsme du mode d’organisation politique actuel et la nécessité de réfléchir à autre chose. 

Ayons à l’esprit que les démocrates sont partout, et surtout à l’extérieur du parti Mouvement Démocrate. En partant de ce postulat, nous pourrions commencer à revoir notre mode d’organisation.

7 commentaires pour “L’hiver du parti des démocrates français

  1. Bien dit.

    Mais tout de même :
    – une cause a beau être instrumentalisée comme bouc émissaire, elle n’en existe pas moins (il y a d’ailleurs des témoignages à l’appui)
    – l’idéologie est loin d’être absente des partis (au moins certains…), même si elle passe parfois au second plan
    – je suis désolé, une adhésion ne signifie pas forcément devenir un fan, on a aussi le droit d’avoir des convictions, de réfléchir, d’être critique lorsqu’il le faut

    Bah, le gros problème avec ce pays, c’est que sa population est ultra-majoritairement immature du point de vue de la démocratie, ce n’est pas le crapaud qui dirait le contraire…

  2. As-tu besoin d’adhérer à un parti pour défendre des idées florent ?
    J’ai la sensation que les partis aujourd’hui servent d’avantage à défendre des personnes.

  3. Les parti ont un rôle dans les démocraties : construire la réflexion politique et la rendre accessible aux citoyens.

    Dans l’époque de la communication de masse, ils ont eu tendance à se transformer en club de supporters. C’est une dégénérescence qui mine la qualité de notre démocratie.

    Proposer un modèle sain de parti, où le ciment c’est le projet, la vision de l’avenir et où cette vision est incarnée et portée par un ou plusieurs leaders est un des défis du MoDem.

    Aujourd’hui on est déçus et on jette le bébé avec l’eau du bain.

    C’est un regrettable signe d’immaturité collective

  4. La vision est la bonne, la stratégie pour y parvenir est d’un autre siècle et est à améliorer, voilà tout;-)! Enfin, voilà tout… Y en a de chez nous qui vont enfin le comprendre! J’ai ma carte, moi, Monsieur, et je ne suis pas prête de la lâcher! Le MoDem c’est le parti de l’avenir, il est encore en devenir. Nous devons nous employer de l’intérieur sans procéder à des lynchages qui ne contribueront qu’à créer des amertumes et des conflits peu productifs, à créer ce que nous voulons voir advenir! Aucun autre parti ne pourra le faire à notre place (le PS est à la renverse et cadavérique et l’UMP est sous perfusion de formol)… En avant!

  5. @ Antonin : je n’ai pas dit le contraire ! l’un comme l’autre ne s’excluent absolument pas 😉

  6. C’était il n’y a pas si longtemps… nous nous appelions le MoDem, mais le modem n’était pas encore né. Une idée pourtant nous réunissait tous. Il faisait beau, très beau même. Comme j’étais un “régional” à Seignosse, j’y ai passé la semaine entière. Et j’ai vu des militants arriver dès le lundi, pour un congrès qui ne commençait que le jeudi. Oui, on peut parler “d’esprit de Seignosse”.

    la suite est sur mon blog parce que c’est un peu long…
    http://branaa.free.fr

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