La bibliothèque universitaire est un lieu central et essentiel pour toute université qui se respecte. Je suis étudiant à l’UVSQ en M1 de socio-démographie et j’aime cet endroit, il m’est très utile, je peux grâce à lui pratiquer la recherche et réaliser de bons devoirs (dans les temps impartie, on essaye.) à l’aide d’une base documentaire riche. C’est aussi un espace de collaboration intense, les étudiant-e-s de l’UVSQ s’y retrouvent pour travailler en groupe. Il n’y a pas tout le temps de places disponible mais le confort et les moyens mis à disposition (informatique, salles de travail…) sont réels. Si l’UVSQ a pu mettre en place cet espace formidable dédié au savoir et accessible au grand nombre dans de bonnes conditions, c’est uniquement parce que l’université a été jusqu’à présent financée par le grand donateur « État » de son nom et « providence » de son prénom.
Mais rien ne va plus depuis la LRU ! En fait, ça n’allait plus déjà avant mais j’aurai été emmerdé pour trouver un bon slogan. La crise de l’université dont on a tant entendu parler en fin d’année universitaire dernière a été complètement gommé du paysage médiatique. Pourtant les conséquences sont tangibles sur le terrain. Fermeture des STAPS et de plusieurs masters (difficile à dénombrer pour le moment mais par expérience je peux affirmer avec certitude qu’au moins un à fermer puisque ça a forcé une amie à changer d’université alors même qu’elle était venue à l’UVSQ pour faire son M2), limitation des horaires de la BU pourtant déjà limité, et j’en passe surement… L’UNEF pourra mieux vous renseigner. Alors que pendant ce temps là, l’ancienne présidente de l’université Sylvie Faucheux, « présidente engagée des PPP » (c’est son titre sur wikipedia, allez voir), a retrouvé un job au sein du cabinet de Pierre Bédier, président du conseil général des Yvelines.(je n’invente rien et vous invite à lire l’édition papier n°1 de Le Complément qui sortira autour du 13 octobre.)
Mais bon, ça, à la limite, on s’en fout, tant mieux pour elle tant pis pour les Yvelinois-e-s qui ont élus un multi-récidiviste. Ce qui compte c’est que l’université et ses BU continuent de fonctionner. Certes, je ne suis pas l’état providence mais je l’aime MON université et MA BU et je veux exercer un droit politique sur cette dernière. Je ne tolèrerais pas de me sentir redevable de personnes extérieures à l’université qui influenceraient les conditions de la vie universitaire sans aucune légitimité démocratique par simple « achat relationnel du président de l’université ». L’université est démocratique et doit le demeurer, la démocratie ne peut être achetée ou bien elle change de nature et devient ploutocratie.
Nous, étudiant-e-s, sommes membre de la communauté universitaire, et c’est à ce titre qu’il nous appartient de faire un don, à la hauteur de nos moyens et selon notre envie, pour garder un droit politique sur notre université. Alors oui, il y a déjà le droit d’inscription qu’il faut payer qui demeure un acte obligatoire. Mais le don, tout comme le droit politique, est un acte volontaire et engagé pour démontrer un intérêt actif de chacun-e à l’orientation de notre université. Je soutien donc que cet acte est légitime et nécessaire mais qu’en aucun cas il ne peut être interprété comme une légitimation du désengagement de l’état. Bien au contraire, il s’agit d’un acte d’interpellation de nos représentants élus ou nommés afin que ces derniers changent l’orientation de leurs politiques catastrophiques qui mènent les universités à perdre leur autonomie financière, et par voie de conséquence, détruisent son système démocratique et réduisent la qualité des savoirs produits.
J’ai donc fais un don à la hauteur de mes moyens et de mon estime pour l’université, de très exactement 15 euros. CE N’EST PAS DU FOUTAGE DE GUEULE. Je vois déjà le PDG de redbull et du technocentre renault pouffer de rire à la lecture de cette somme dérisoire. 15€ représente environ 2,5% de mes revenus mensuels, c’est beaucoup, je fais 4 ou 5 repas au RU. Carlos Ghosn PDG de Renault fera peut être lui aussi un don, s’il envisage aussi un don à la hauteur de 2,5% de son revenu mensuel, alors ce monsieur fera un don d’environ 20 000€ à l’université.
Avec qui monsieur Jean-Luc Vayssière fera-t-il le choix de diner ? J’aimerais bien diner avec Monsieur Vayssière, je peux même faire la cuisine !
Moi je n’ai pas de publicité pour des voitures électriques à faire sur le sol de l’université ou de la main d’œuvre à former mais j’ai quand même des suggestions. Comme par exemple ajouter un champ « étudiant » au formulaire de donation, et aussi parler des intrusions de Redbull qui fait de la pub à l’intérieur de la BU et va jusqu’à te déranger pendant que tu travail. MÊME L’UNEF RESPECTE LA QUIÉTUDE DE LA BU, c’est pour dire.
J’attends donc avec impatience l’info-lettre de la fondation UVSQ à laquelle j’ai le droit en tant que membre CRISTAL ainsi que la réponse à mon invitation à diner en direction de notre cher président d’université.
EDIT:
De façon assez inattendue, Jean-Luc Vayssière a accepté publiquement mon invitation à déjeuner. La fondation UVSQ serait-elle également un lieu de pouvoir pour la communauté universitaire ?
Si vous avez des idées/question à transmettre, je suis à votre écoute.
@a_moulart @uvsq Un grand merci et au plaisir de vous rencontrer (déjeuner?)!
— Jean-Luc Vayssière (@JL_Vayssiere) 8 Octobre 2014
Bonjour Antonin!
J’ai beaucoup aimé ton billet, et tu m’as incité à donner moi aussi pour aider à compléter les collections de nos BU. Je t’écris néanmoins ce commentaire pour préciser quelque chose: tu écris que l’UNEF pourrais mieux renseigner tes lecteurs sur la situation des BU à l’UVSQ, ou les conséquences des restrictions budgétaires, mais je ne suis pas d’accord avec toi.
Personnellement je suis un élu étudiant d’Interassos UVSQ au CA de l’UVSQ, et c’est mon travail d’élu que de surveiller au nom des étudiants les conséquences financières de la crise budgétaire à l’UVSQ (qui déroule de la loi LRU et Fioraso en grande partie oui).
En ce qui concerne les BU, c’est Interassos UVSQ qui s’est mobilisé avec le mouvement « Touche pas à ma BU ». C’est également nous qui avons affiché partout sur ce sujet, fait venir la presse et avons posé une motion au CA de l’UVSQ sur les BU. Nous suivons toujours ce dossier avec attention d’ailleurs, et revenons régulièrement dessus avec les acteurs concernés. Personnellement je suis le SEUL élu étudiant à avoir pris la peine de venir siéger au conseil documentaire des BU ou l’UNEF avais sa place en février dernier. Je suis également le seul à venir en bureau du CA pour poser les questions qui fâchent sur le budget. Et c’est malheureux. Parce que la représentation des étudiants est déjà tellement faible dans ces conseil que nous aurions bien besoin de plus d’étudiants qui s’impliquent et siègent (quelque soit leur liste ou étiquette).
En ce qui concerne l’expertise sur la situation budgétaire de l’UVSQ, et ses conséquences sur les étudiants, et en ce qui concerne la situation des BU en particulier, je pense vraiment que l’UNEF n’est pas l’organisation la plus compétente à l’UVSQ, mais plutôt Interassos UVSQ. Je parle ici en connaissance de cause, et loin de vouloir revenir sur l’habituel clivage, Interassos UVSQ/UNEF; je voulais te faire prendre conscience que d’autres élus étudiants pouvaient mieux te renseigner (ou tes lecteurs) sur ces sujets sensibles; et t’indiquer que je suis à ta disposition pour en parler, car je crois que nous partageons le même amour pour notre université et nos BU, et que nous voulons tout deux exercer une responsabilité politique sur ces sujets.
Bien à toi,
Quentin Dégez
Bonjour Quentin,
Merci pour ton message. Lorsque je m’emparre d’une question, je sollicite l’ensemble des élu-e-s étudiant-e-s car je considère que la communauté étudiante doit avancée unie.
Merci pour ton travail d’élus.
Bien à toi,
Antonin