Message à ceux qui seraient tenter de déclencher un renouvellement des pratiques: la classe politique ne le fera pas d’elle-même. Nul doute que vous vous en étiez déjà aperçu. L’exemplarité est un beau concept. Croire aux vertus des hommes politiques sorties de notre écurie MoDem ou ailleurs, c’est bien et nécessaire. Mais le système actuel ne vient-il pas à bout des plus robustes, même de ceux ayant les convictions les plus ancrés, les plus démocrate ?
J’entend déjà quelque-uns de mes lecteurs me traiter de poujamodemiste. Pour certains, dès que l’on parle des problèmes de la classe politique dirigeante, on est déjà de l’autre coté de la barrière. Je vous propose de briser les taboux et d’entrer dans le vif du sujet.
Le cumul des mandats est un des fléaux qui ronge notre démocratie. Ce système favorise les élites, la détention du pouvoir par des petits groupes de personnes que l’on retrouve à tous les échelons territoriaux. Ces décisionnaires avec parfois 3 ou 4 responsabilités n’ont plus le temps de prendre conscience du terrain, ils ne décident plus par connaissance des choses mais plus par intérêt politique. Ils n’ont de cessent de déléguer. Les plus intelligents laissent l’autonomie nécessaire à la prise de décisions, les autres donnent des ordre qui sont bêtement appliqués. La France est un des rares pays européen où l’on cumule encore les responsabilités politique comme on entasse les chemises dans un placard. Est-ce étonnant ? Il faut dire que la Ve république n’a jamais laissé beaucoup d’espace aux aspirations des citoyens. Une démocratie représentative stable, certes, mais aristocratique. Réagissez !
Un scrutin injuste, l’élection législative favorise la stabilité et se veut pourfendre les extrêmes. Voilà l’argument principal que l’on oppose à la proportionnelle. Quelle honte pour une assemblée nationale de représenter équitablement ces citoyens ! Élection d’autant plus injuste qu’elle oblige à un vote stratégique consistant à choisir le moins pire des deux car tous les votes n’auront pas de répercussions concrètes.
Le Référundum d’initiative Populaire: Le citoyen est tenu à la place de spectateur. Le référundum d’initiative populaire qui a été lors de la dernière révision constitutionnelle nous laisse au point mort. Le nom est galvaudé lorsqu’on sait qu’il faut 184 parlementaires pour le valider ! Sans parler des 5 millions de Français nécessaire, ce qui représente un nombre colossal d’électeur pour poser une simple question.
Un omniprésident indestituable: Le président s’occupe de tout. Des médias publics, du CSA, de désigner le chef du gouvernement, d’imposer ses ministres. Il est à la fois le pouvoir et le contre-pouvoir.
Un gouvernement pouvant imposer une lois sans vote du parlement: L’article 49-3 de la constitution française permet au gouvernement de décider ne pas faire voter un texte au parlement tout en le validant. Le super président n’a alors plus qu’à le promulguer et la loi entre en vigueur. Bien sur, cet article est peu utilisé car les citoyens sont capables de se mobiliser contre cet autoritarisme. On l’a vu pendant le CPE et on le verra encore par la suite.
Mais c’est tout le problème de la 5e république. Infantiliser les citoyens, les déposséder partiellement de leur pouvoir politique sous prétexte qu’ils ne sont pas assez intelligent pour en user correctement. Cet argument n’est pas né d’hier… Les adversaires du suffrage universel l’utilisait déjà en 1848 en france puis en 1867 en Angleterre. Nos institutions ne sont pas encore sorties du paternalisme alors que les individus sont de plus en plus autonome. « Occuppez-vous à faire de l’argent plutôt que de vous mêller des choix de sociétés », voilà le message de nos démocraties modernes.
Le renouvèlement ne pourra venir que de l’extérieur: par l’affirmation de l’envie des citoyens d’être activement impliquer dans la vie politique. Assez de cette résignation. Le mouvement a déjà commencé sur internet…
Nous aurions pu commencer par exiger une forme d’exemplarité de la part des dirigeants du Modem.Je ne comprends toujours pas qu’on puisse être conseillère de Paris et députée européenne.Surtout, je ne pense pas qu’on puisse remplir correctement ces deux missions.Je regrette enfin la schizophrénie des militants modem qui ont légitimé cette pratique en reconduisant Marielle de Sarnez à la tête de la fédération de Paris. Mais ça doit être mon côté poujagrodémiste…
Bon anniversaire Antonin;. Poursuis!!!
Il est un peu tard pour l’anniversaire 😉 mais sur le constat, je partage tes analyses sauf sur un point : il peut être possible de changer les partis de l’intérieur, c’est pour quoi je suis Quitterie.
Cet article est excellent – peut-être était-il prémonitoire du départ de Quitterie qui n’a pas pu changer les règles du jeu de l’intérieur.
Quant au message de Mohamed, qui sait si ce n’est pas là la véritable raison de son départ qu’elle n’a pas osé écrire …
parfois oui 🙂
ca c est la meilleur!! 🙂