EELV se dissout dans l’exécutif PS de la région Île-De-France

Avant toute chose, je dois le confesser, le parti politique dont je me sens le plus proche est Europe Écologie les verts. Si demain je me remettais à croire aux partis politiques -assez improbable- j’adhérerais à EELV.

Cette année, avec Élise une amie activiste anti-pub, nous avons rendu visite aux jeunes écologistes d’Île-de-France. Très réceptifs, nous avons passé plusieurs heures à discuter de l’envahissement publicitaire. Ils nous ont assuré de leur soutien indéfectible et ils l’ont même prouvé en organisant une sortie reposeur ! Nous sommes régulièrement soutenu par des responsables historique du parti comme Yves Cochet. Et lorsque les élus Parisiens me demandent un coup de mains pour affiner leurs vœux à présenter au conseil municipal quand cela touche à la publicité, je suis très heureux d’aider.

Malheureusement, la stratégie d’alliance avec le PS est un échec total. Plutôt que de faire avancer la transition écologique, les élus/responsables EELV au sein des exécutifs socialistes sont dissout dans un néant idéologique sans saveur et sans vision de l’avenir: la crise progresse. Et lorsque EELV choisit une stratégie d’indépendance, le PS rejette la défaite sur ses alliés. Cette situation est insoutenable pour un parti porteur d’une vision d’avenir comme EELV ! Demeurer le laquais du PS le pire service à rendre aux Français qui cherchent désespérément une alternative.

Le cas de l’alliance PS-EELV à la région IDF illustre parfaitement le problème, le duo Jean-Paul Huchon / Pierre Serne à la présidence du STIF est une catastrophe. Depuis mars 2010, date d’arrivée des écologistes dans l’exécutif socialiste de la région, les écrans publicitaires dans le métro parisien se multiplient comme des petits pains. Agression visuelle, consommation énergétique qui défie l’entendement, manipulation mentale, incitation à la sur-consommation… La pression publicitaire n’a de cesse de croitre. La plus grande victoire du vice-président à la région en la matière a été de faire éteindre les écrans publicitaires la nuit lorsqu’il n’y a plus personne dans le métro. Une victoire, peut-être, mais seulement pour celle et ceux qui souhaitent pérenniser ces écrans agressifs visuellement qui véhiculent les valeurs et l’imaginaire de la société de consommation.

Les écologistes soutiennent les reposeurs et participent activement, à l’exception de Pierre Serne qui, selon ce qu’on m’a rapporté, râlerait actuellement sur les listes de discussion interne à EELV où circule la nouvelle pétition des reposeurs.

Pierre Serne n’est pas content. Des centaines d’usagers du métro Parisien lui écrivent pour oser se plaindre de la pression publicitaire qui n’a de cesse d’augmenter. Les vraies victimes ce sont les usagers, et non Jean-Paul Huchon ou Pierre Serne qui reçoivent des courriels de mécontentement.

Pierre Serne nous rassure.

 

Ouf ! On va fabriquer de nouveaux écrans pour moins polluer la planète. La croissance verte, ça connait Pierre Serne ! Toujours faire plaisir aux industries en leur demandant de produire des choses inutiles, gaspiller plus de matière et d’énergie dans la fabrication. La pollution mentale, Pierre Serne ne semble pas concerné par le sujet. Pourtant, le développement durable du mouvement écologiste dépend de notre capacité à contester la propagande publicitaire qui détruit toute prise de conscience écologiste permettant une consommation raisonnée. En acceptant de pérenniser les écrans publicitaires et de rester au poste de caution des socialistes, Pierre Serne joue contre les idées de son parti. Les anti-publicitaires occupent le rôle d’objecteur de conscience pour le grand public par l’action direct et la désobéissance préparant ainsi le terrain pour le courant élogiste. En boudant sa base politique, Pierre Serne prive son parti politique de toute chance de victoire idéologique sur le long terme.

Mais le vice président des transports IDF se veut une nouvelle fois rassurant.

Effectivement, Agir pour l’environnement a mené une campagne en 2010 très intéressante en partenariat avec RAP. Malheureusement, Pierre Serne a abandonné toutes les demandes qui réclamaient un minimum de volonté politique pour faire avancer les choses, notamment celle de l’interdiction de l’utilisation des nouvelles technologies à des fins publicitaire comme on peut le constater aujourd’hui. Mais depuis le début du mandat des écologistes à la vice présidence des transports, silence radio (mars 2010).

Pierre Serne ne semble plus très concerné par le problème de la publicité, sinon il serait forcé de remettre en question sa légitimité au sein de l’exécutif socialiste, sujet qui revient aujourd’hui et reviendra demain car les deux partis politiques ont des visions trop différentes de la société. Il mise tout sur le dé-zonage des transports en commun, et j’entends déjà certains dans son propre camp remettre en question l’utilité de cette réforme…

 

 

Comme on peut le lire, les courriels des usagers pourraient le dissuader de se battre pour cette cause pourtant vitale dans l’optique d’une sortie de l’économie du gaspillage. Rappelons que la publicité est la première cause de l’obsolescence psychologique, c’est à dire la manipulation du consommateur dans l’optique de démoder dans son esprit le produit qu’il vient à peine d’acquérir afin de l’encourager à acheter le suivant, qui est au moins aussi importante que l’obsolescence technique dans le dispositif d’obsolescence programmée imaginé par les grandes industries. La lutte contre l’obsolescence programmée est d’ailleurs un projet de lois déposé par Jean-Vincent Placé, prédécesseur de Pierre Serne à la région. La substance de ce projet de lois a été complétement saboté par Benoit Hamon, pourtant reconnu comme le ministre le plus à gauche du gouvernement. Encore une fois, incompatibilité idéologique.

Encore une fois, Pierre Serne se veux rassurant.

Bien sur, je ne suis pas d’accord avec le vice-président des transports à la région IDF qui cherche à péréniser les écrans par la réduction de la facture énergitique. Mon insupportable ton contradictoire et volontaire m’a valu d’être associé à la rhétorique d’extrême droite des « tous pourris ». J’ai pourtant un grand respect pour de nombreux élus EELV, Sandrine Bélier par exemple mais ce n’est pas la seule.

Je ne sais pas si Pierre Serne vous a rassuré, mais pour ma part je ne le suis pas ! Alors du 15 au 23 juin, je vais sortir mes papillons repositionnables, mon ruban adhésif pour reposer sur la publicité jusqu’à contraindre Jean-Paul Huchon et Pierre Serne, les deux responsables politiques du STIF, de désinstaller les écrans publicitaires et réduire la taille de l’affichage.

Les écologistes ne deviendront eux même qu’en se détachant du parti socialiste qui est complice des publicitaires depuis que Jacques Séguéla a accompagné François Mitterrand. Ils n’ont aucune sensibilité sur la question et s’accommode très bien de la société de consommation, c’est donc une paralysie inévitable pour les EELV dans les exécutifs socialistes.

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